D’une manière générale, l’exposition aux produits chimiques se fait par inhalation, par contact cutané, par projection oculaire ou par ingestion accidentelle.

L’exposition à des produits chimiques dangereux peut avoir des effets immédiats sur la santé (toxicité aigüe : irritation, intoxication, brûlure…) ou différés dans le temps (toxicité chronique avec effet sur les organes cibles, allergies). Dans ce cas, les effets peuvent apparaitre plusieurs années après le début de l’exposition.

Informations réglementaires :

La Fiches de Données de Sécurité est un document obligatoire permettant aux fournisseurs de produits chimiques de communiquer aux utilisateurs :

  • Les éléments relatifs aux dangers pour la santé et l’environnement.
  • Les indicateurs relatifs aux moyens de protection et de prévention à mettre en œuvre et aux mesures à prendre en cas d’urgence.

Elle permet à l’employeur d’identifier notamment les ACD (agents chimiques dangereux) et CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques) présents sur le lieu de travail et d’évaluer les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs.

Les FDS de l’ensemble des produits étiquetés doivent être répertoriées et accessibles par les salariés. Elles sont à transmettre au Médecin du Travail.

Système européen d’étiquetage en vigueur applicable depuis le 1er juin 2015 :
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Nos préconisations :
  • Réaliser l’évaluation des risques chimiques.
  • Recenser l’ensemble des produits présents et utilisés.
  • Collecter les Fiches de Données de Sécurité (FDS) des produits auprès des fabricants / fournisseurs.
  • S’assurer qu’elles soient rédigées en français selon la dernière révision de classification et d’étiquetage harmonisés au niveau européen (CLP).
  • Eliminer les produits qui ne sont pas utilisés.
  • Substituer les produits CMR (Cancérogènes, Mutagènes, Toxiques pour la Reproduction).
  • En cas d’impossibilité, réduire au plus bas possible l’exposition aux produits CMR par des mesures de prévention collectives et individuelles adaptées.
  • Porter les équipements de protection adaptés aux différentes situations de travail.
  • Informer les salariés sur leur exposition et les risques liés aux CMR.
  • Former les salariés aux moyens de protection et de prévention à mettre en œuvre.
  • Tenir les produits inflammables à distance des sources électriques et de chaleur.
  • Fermer correctement les récipients.
  • Stocker les produits dans un espace dédié, bien ventilé, fermé et sous rétention.
  • Etre vigilant sur les conditions de stockage des produits (compatibilité des produits, …).
  • Ne pas transvaser les produits dans un autre contenant sans identification.
Dans le cadre de votre adhésion, Le CIHL propose un accompagnement à la réalisation de l’évaluation du risque chimique
Définition :
Certains agents chimiques ou procédés industriels ont des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) à moyen ou à long terme. Un repérage des expositions aux CMR est indispensable. Pour les agents CMR de catégories 1A (effets avérés) et 1B (effets présumés) au sens du règlement CLP, la substitution est obligatoire sauf impossibilité technique. Dans ce cas, des mesures de prévention collective et individuelle limitant au maximum l’exposition des salariés au niveau le plus bas doivent être mises en place. Toute exposition à un agent CMR est considérée comme dangereuse pour la santé. Pour les salariés exposés, un suivi individuel renforcé est prévu tout au long de la vie professionnelle.   Un suivi post-professionnel ou post exposition est préconisé pour certains cancérogènes (amiante, poussières de bois…).   Le suivi des salariés ayant changé d’activité mais exposés précédemment à ces facteurs est réalisé par le service médical du travail du nouvel employeur.   La législation prévoit que les ex-salariés (sans activité, demandeur d’emploi ou retraité) bénéficient à leur demande d’un suivi médical post-professionnel, pris en charge à 100 % par la sécurité sociale.   Il est donc indispensable d’informer les salariés et les équipes de santé au travail de toute exposition à un CMR pour la mise en place d’un suivi médical adapté.
Définition :
Les postes exposant à des produits chimiques peuvent être incompatibles avec la grossesse d’une salariée. Dans ce cas, l’employeur est tenu de proposer temporairement un autre poste, en fonction de l’avis d’aptitude délivré par le médecin du travail, sans baisse de la rémunération. En cas d’absence de poste de reclassement temporaire, le contrat de travail est suspendu via un arrêt de travail pour la durée de la grossesse (jusqu’à un mois après la fin du congé maternité) et la salariée bénéficie, en plus des IJ (indemnités journalières), d’un complément de l’employeur.
Définition :
L’acide fluorhydrique est utilisé comme décapant de surfaces dans divers secteurs. Il est extrêmement corrosif. L’acide fluorhydrique provoque des brûlures potentiellement gravissimes qui peuvent être indolores dans les premières heures puis extrêmement douloureuses dans un second temps (parfois après plus d’une journée). Toute exposition cutanée à l’acide fluorhydrique, même minime, doit motiver un avis médical en urgence. Cet acide peut également être responsable d’intoxication mortelle.
Nos préconisations :
  • Substituer si possible le produit par un acide moins dangereux.
  • Rapprochez-vous de votre équipe médicale avant toute utilisation afin de convenir d’un protocole d’urgence en cas de projection accidentelle, d’absorption ou d’inhalation de vapeurs.
  Prévention technique :
  • Stocker de faibles quantités (quelques litres de solution au plus), dans un local ventilé adéquat, en récipient inerte (pas de verre).
  • Mettre à disposition des douches et robinets à grand débit, fontaines oculaires obligatoires près du poste.
  • Fournir les protections individuelles obligatoires : lunettes de protection, gants à manchettes résistants au produit, bottes, tablier en PVC.
  • Manipuler sous hotte (Sorbonne), derrière un écran. La hotte sera prévue en matériau compatible avec l’utilisation du produit (pas de vitres en verre).
  • Utiliser de faibles quantités à la fois.
  • Ne pas fumer pendant les manipulations
Définition :
L’inhalation de chlore en milieu professionnel peut entrainer une atteinte des voies respiratoires (laryngite, bronchite, etc.) dont la gravité dépend de la concentration en toxique mais peut aller jusqu’à un état de détresse respiratoire nécessitant une prise en charge hospitalière en urgence. Une inhalation importante de chlore peut également être à l’origine d’un asthme, ou aggraver un asthme préexistant chez un salarié.   Le chlore est classé toxique par inhalation. Les produits issus de la dégradation du chlore sont irritants et interagissent avec les composés organiques ou non de l’eau, en produisant plus d’une centaine de substances irritantes. Les jacuzzis, piscines, entraînent une agitation de l’eau qui favorise le passage des chloramines dans l’air. Pour les professionnels, depuis 2003, l’exposition aux chloramines est inscrite au tableau n°66 des maladies professionnelles du régime général, « Rhinites et asthmes professionnels ».
Nos préconisations :
  • Penser à ventiler le local de façon régulière.
  • Fermer et installer les bidons de chlore dans des bacs de rétention.
  • Surveiller quotidiennement la qualité physico-chimique de l’eau (2 à 3 mesures par jour) et reporter les résultats sur le carnet sanitaire.